BIOGRAPHIE

Richard Deschênes vit et travaille à Montréal, Canada. À la suite d'un baccalauréat en arts visuels (Université Concordia, Montréal, 1985), il a pousuivi des études au Pratt Graphics Center à New York (États-Unis) en 1985-86. Récipendiaire de plusieurs bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec, Richard Deschênes travaille principalement en peinture et en dessin. Depuis 1988, il a présenté son travail dans de nombreuses expositions individuelles et collectives au Canada, au Mexique, en Chine, en Espagne, en Autriche, aux États-Unis, en France et au Japon. Ses oeuvres figurent dans la collection Prêts d'oeuvres d'art du Musée national des beaux arts du Québec, dans la Banque d'oeuvres d'art du Conseil des Arts du Canada, ainsi que dans nombreuses collections corporatives et privées.


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DÉMARCHE ARTISTIQUE

De façon générale, mon travail examine le concept de perception et les processus de fabrication de l’image, tout en mettant l’accent sur sa reproduction et sa transformation. Le recours à une vaste collection de documents visuels trouvés, tels des illustrations et des photographies tirées de journaux, d'encyclopédies, ou encore récoltées sur Internet, forme la base de mes recherches. Il s’agit de sujets hétéroclites, apparemment sans liens, qui tissent une vision fragmentaire du monde. Ce sont des découvertes qui proviennent du domaine de la science, pointant plus particulièrement vers les conduites ou aspirations humaines. C’est à travers une vision atomisée du monde, avec l’expérience « post-Internet » d’une dispersion infinie des images et des informations, que je m’intéresse au sentiment de perte et d’incertitude grandissante face à la connaissance.

Ma pratique explore les zones de chevauchement entre la peinture, le dessin et la photographie, cherche aussi à renforcer une préoccupation constante en regard de l'original et la copie, ainsi que les processus de transition entre les deux. Je m’intéresse particulièrement à la trame que l’on retrouve dans l’image reproduite. La trame est un système, une structure qui disperse, arrange et rend tout égal. Son recours avantage une façon mécanique et moléculaire de dessiner, favorise d’une certaine façon une qualité impersonnelle, neutre et manufacturée des images. Ceci étant dit, à travers la manière même de retranscrire manuellement l'image, je cherche à retracer une sorte de « topographie du geste » ainsi qu'à redonner, assurément de façon contradictoire, une dimension subjective aux oeuvres.

Le travail de « retranscription » des images étant très laborieux, il peut également être interprété comme un arrêt sur le temps, non seulement en terme de lenteur de fabrication, mais aussi dans le sens du "hors temps" ou du "temps suspendu" qu'il transmet. Il s'agit de (re)faire, (re)dessiner ou (re)produire des images tout en provoquant un glissement vers l’abstraction, vers une certaine disparition ou perte du sujet.